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La peur

Si très intuitivement, chacun d’entre nous est capable de savoir ou de sentir ce qu’est la peur, sa définition ne fait aujourd’hui clairement pas consensus. Dans le champs de la psychologie, de la biologie, des neurosciences, les définition même de ce que serait la peur, se chevauchent par endroit mais peuvent faire référence à des définitions qui décrivent des phénomènes différents.

Qu’est ce que la peur ?

Charles Darwin a déclaré que les organismes incapables de s’adapter aux exigences de leur environnement ne réussiront pas à transmettre leurs gènes et deviendront inévitablement des victimes de la «guerre de la nature» ( Darwin, 1871). A défaut d’être particulièrement joyeux, Charles Darwin nous rappelle que notre cerveau est issu d’une évolution de plus de 500 millions d’années, et que nos ancêtres vivaient il n’y a encore pas si longtemps que cela, dans des cavernes,  plus en proie à concentrer leur intention sur le fait d’éviter des prédateurs, qu’a se poser la question de perdre quelques kilos avant les vacances.

D’un point phylogénétique (évolutionniste) , Déjouer les prédateurs à longueur de temps tout en respectant les grands équilibres du corps et de l’esprit a produit un système nerveux qui optimise les actions de survie. Ces actions optimales fournissent à l’organisme une intelligence de survie qui permet des réponses appropriées à un large éventail de ce qui peut provenir de l’environnement, des circonstances allant de la sécurité à la mise en danger de la vie.

Pour certains chercheurs, psychiatres, psychologues, la peur est donc une émotion, préprogrammées, partiellement innée, une réaction instinctive au danger potentiel.

Selon Paul Ekmann, La peur est l’une des sept émotions universelles vécues par tout le monde sur l’ensemble de la planette. Elle survient avec la menace d’un préjudice, physique , émotionnel ou psychologique, réel ou imaginaire. Bien que traditionnellement la peur est considérée comme une émotion «négative», elle joue en fait un rôle important pour nous garder en sécurité car elle nous mobilise pour faire face à un danger potentiel.

Dans notre quotidien, du moins en occident à l’heure ou j’écris ces mots, les enjeux sont moindres. Bien que la prise de parole en public , les ascenseurs et les araignées ne présentent généralement pas de conséquences immédiatement vitales, certaines personnes développent encore des réponses extrêmes qui engage le combat, la fuite ou le figement (l’immobilisation) face à des objets ou des scénarios spécifiques.

Beaucoup de gens éprouvent occasionnellement des épisodes de peur lors d’une présentation à enjeux élevés au travail, des sentiments de nervosité au moment d’aller à un premier rendez-vous galant… Mais lorsqu’une peur est persistante, spécifique à ce qui est perçu comme une menace, au point de nuire à la vie et à ‘épanouissement de la personne, elle fait face à une difficulté.

Les peurs à répétition offrent un tableau de généralisation de la peur, ou la peur de la peur l’emporte et guide les actions des personnes concernées. Angoisses, anxiété, crises de panique, syncopes, participent d’un même registre émotionnelle, bien que différentes à leur manière.

Alors, qu’est-ce que la peur ? La réponse semble simple, mais un débat vigoureux sur sa signification s’est déroulé sur la perspective de la neuroscience affective. Ce débat a une longue histoire, mais il a été récemment relancé par Joseph LeDoux, qui a proposé que nous ne devrions pas seulement redéfinir la peur, mais aussi changer la façon dont nous enquêtons expérimentalement sur cette émotion.

Au cœur de ce débat se trouve l’idée que les émotions sont des états conscients et subjectifs. Par exemple, les «sentiments» liés à la peur, comme l’horreur ou la terreur, sont des conceptions cognitivement assemblées ( des réponses apprise en fonction du contexte ) plutôt que des états mentaux innés préformés hérités des animaux.

Quand la peur devient-elle un trouble ?

Les phobies

Comment savoir si nous sommes un peu peureux, ou si nous sommes phobiques ?

Si vous avez peur de sortir le soir dans le noir, que vous ne vous sentez pas très à l’aise, sur le qui vive, légèrement inquiet.e, et bien que vous n’aimez pas ça, le fait de rentrer chez vous après cette soirée épuisante, va vous permettre de surmonter cette situation. De même, vous n’allez pas vous interdire un week-end entre amis au prétexte que ceux-ci sortent régulièrement tard du restaurant. En revanche, si vous êtes phobique du noir, vous refuserez formellement de sortir de chez vous après une certaines heure. En fonction parfois même du temps et de l’éclairage ambiant, il ne sera plus possible de sortir, de bouger, de prendre une décision… L’idée même de vous retrouver dans le noir peut même vous hanter quelques mois à l’avance. Et si vous deviez vous approcher de cette situation, vous pourriez faire une attaque de panique, une montée de peur incontrôlable. Alors c’est une phobie.

Les angoisses

Imaginons qu’une personnes se ballade dans la rue un soir. Si la personne ressent a priori une peur, elle est dans la projection d’un problème qui n’existe pas. Notre cerveau, dans son mode de fonctionnement prend régulièrement des décisions à un moment donné en fonction des apprentissages passés (des difficultés, des peurs, des réactions de nos proches, de nos lectures, des films que nous avons vus, des histoires qu’on nous a raconté, des actualités…) de toutes les situations ou nos apprentissages nous permettent malheureusement de penser que l’environnement, le contexte dans lequel nous évoluons maintenant est peut-être de nature à s’inquiéter. Sans cause réelles et sérieuses, sans danger réel, le fait de projeter une peur là ou il n’y en a pas est caractéristique de l’angoisse.

L’anxiété

Les personnes souffrant d’anxiété peuvent se sentir agitées, nerveuses et irritables. Ils peuvent avoir des difficultés à se concentrer ou à contrôler leurs émotions. Les symptômes physiques peuvent également inclure la fatigue, les tremblements, les troubles du sommeil , les maux d’estomac, les maux de tête et la tension musculaire.

L’anxiété implique souvent de s’inquiéter à un degré intense et excessif. Ces inquiétudes peuvent s’appliquer à n’importe quel aspect de la vie, des situations sociales et de la dynamique familiale à la santé physique et aux préoccupations professionnelles.

L’angoisse ou la peur d’une personne peut être radicalement disproportionnée par rapport aux défis auxquels elle est confrontée. Les gens peuvent aussi croire irrationnellement que le pire des cas est inévitable. L’anxiété est souvent accompagnée de dépression , et les deux partagent une architecture génétique sous-jacente.

Dans sa définition, l’anxiété est un état mental de détresse et d’excitation déclenché par la sensation d’un danger incertain. Il englobe à la fois des éléments cognitifs – sentiments d’inquiétude ou de terreur en prévision d’un futur incertain, prédit comme mauvais. L’anxiété est associé au manifestation physiologiques de la peur (voir ci dessous). Bien que désagréables, les épisodes d’anxiété occasionnels sont naturels et parfois même productifs: en signalant que quelque chose ne va pas, l’anxiété peut aider les gens à éviter le danger et à apporter des changements importants et significatifs.

Mais une anxiété persistante et omniprésente qui perturbe la vie quotidienne, que ce soit à l’école, au travail ou entre amis, peut être la marque d’un trouble anxieux.

Les troubles anxieux

Les troubles anxieux se manifestent de différentes manières et sont souvent distincts sur le plan diagnostique. Le trouble anxieux généralisé est un état chronique d’inquiétude et de tension sévères, souvent sans origine connue, identifiée.

Le trouble de panique

Le trouble panique fait référence à des crises de panique soudaines et répétées – des épisodes de peur et d’inconforts intenses qui culminent en quelques minutes.

Le trouble obsessionnel compulsif

Le trouble obsessionnel-compulsif est marqué par des pensées intrusives ou des compulsions à adopter des comportements spécifiques, tels que le lavage des mains.

Trouble de stress post traumatique

Un trouble de stress post- traumatique peut se développer après avoir vécu ou été témoin d’un événement traumatique (agression, accident, attentat, mais aussi rejet, abandon…).

Les manifestions physiologique de la peur

La peur biologiquement parlant, quand une personne éprouve de la peur, certaines zones de son cerveau, comme l’amygdale et l’hypothalamus, sont immédiatement activées et semblent contrôler la première réponse physique à la peur. Des substances chimiques telles que l’adrénaline et le cortisol, une hormone du stress, sont libérées dans la circulation sanguine, provoquant certaines réactions physiques telles que:

  • Rythme cardiaque rapide
  • Augmentation de la pression artérielle
  • Serrage des muscles
  • Des sens aiguisés ou redirigés
  • Dilatation des pupilles (laisser entrer plus de lumière)
  • Transpiration accrue

Bien qu’il y ait certaines choses qui déclenchent la peur chez la plupart d’entre nous, nous pouvons apprendre à avoir peur de presque tout. Les causes de la peur sont en effet nombreuses Certains sont plus connus que d’autres, tels que la peur des araignées (arachnophobie), la peur du sang (hémaphobie), la peur des hauteurs (acrophobie) et la peur des examens (testophobie). Les autres types de peur moins connus sont la peur des miroirs (catoptrophobie), la peur des cheveux (chaétophobie), la peur d’être chatouillé par les plumes (ptéronophobie) et la peur du travail (ergophobie). Pourtant, de nouvelles causes de peur sont diagnostiquées.

Les peurs innées ou fondamentales

Pour mieux les comprendre, il est utile de comprendre que notre cerveau est un cerveau qui n’a pas évolué à la vitesse du développement de notre société moderne.Il est souvent intéressant de considérer des contextes de vie préhistoriques pour mieux comprendre les peurs biologiques, qui pour les hommes et les femmes modernes, sont l’héritage de notre évolution.

Les peurs biologiques sont des peurs fondamentales, à l’origine des mécanismes de survie. Tous les êtres humains ressentent ces peurs.

Ressentir ces peurs est donc « normal ». Les problèmes surgissent lorsque ces peurs s’activent au delà de ce qui est réellement vécu et qu’elles s’exprime de façon disproportionnée comme c’est le cas des phobies et des troubles anxieux.

Les peurs innées ou fondamentales sont :

  • la peur du noir,
  • la peur de l’inconnu,
  • la peur du vide,
  • la peur des grands espaces,
  • la peur des prédateurs au sol ou volant,
  • la peur d’étouffer,
  • la peur de l’abandon,
  • la peur du rejet.

Dépasser les limites de la peur

« Les comportementalistes pourrait proposer une approche par petits pas, vers cette peur, afin de la connaitre, de s’y habituer, c’est une approche typique de la thérapie par exposition. Les thérapies systémiques permettent d’aborder la peur en tentant de réguler cette peur par saturation, selon G. Nardonne des résultats mesurables. La  PNL en offrant des recadrages, et certaines techniques de désancrages propre à l’hypnose peuvent dégrader l’aspect émotionnel d’un souvenir afin de l’estomper voir de la faire disparaitre.

L’hypnose pourrait permettre d’aller rencontrer cette peur après avoir pris, bien sûr, les précautions nécessaires sur le fait que la personne accompagnée ait les ressources nécessaires, mais bien d’autres approches sous hypnose permettent de contourner la peur, en actionnant les mécanisme sous-tendants les structures émotionnelles liés à cette peur.

Personnellement, j’approche la gestion des émotions en ne négligeant aucune approche, les unes n’étant pas exclusives des autres. » – José Colleatte, hypnothérapeute à Bordeaux (voir le site)

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