Peur d’arrêter de fumer

 

Il n’est pas facile d’arrêter de fumer et d’abandonner ce qui peut être considéré comme un rituel «rassurant». Cesser de fumer peut en effet être la source d’un profond sentiment de peur. Alors, comment pouvez-vous surmonter cette peur qui vous empêche d’avancer et de vous débarrasser de cette dépendance ?

Appréhender ses peurs, les identifier et parfois se faire accompagner pour les dépasser.

 

Le sentiment de peur du fumeur

 

Voyons d’abord à quoi fait généralement référence le sentiment de peur. On peut dire que la peur est une émotion caractérisée par une réaction intense et désagréable à un danger perçu, présent ou futur, réel ou fruit de son imagination. C’est une émotion fondamentale que nous pouvons observer chez les animaux et les humains.

La peur répond à des menaces ou situations de danger physique ou psychologique qui nous font entrer dans un état émotionnel spécifique, souvent accompagné de réactions physiologiques: frissons, sueurs, douleurs d’estomac, accélération du pouls.

Les témoignages de fumeurs qui souhaitent arrêter de fumer montrent que ce sentiment de peur les submerge et ralentit le processus d’arrêt. Les raisons de ce sentiment peuvent être les suivantes:

• Les fumeurs peuvent trouver la vie ennuyeuse à cause du manque de cigarettes et du plaisir que ces dernières procurent. Un rapport regrettable est ainsi établi: être privé de cigarettes, c’est être privé de plaisir!
• Il y a une peur de prendre du poids car nous lions souvent le processus de sevrage à la prise de poids.
• Le stress peut également être anticipé et redouté car les fumeurs perçoivent et utilisent systématiquement les cigarettes comme analgésiques
• La peur d’échouer dans ce processus est importante car les fumeurs savent à quel point il est difficile d’arrêter de fumer. Par conséquent, le moyen le plus simple de ne pas échouer est de continuer à fumer’

 

Ainsi, ne pas essayer, souffrir de nervosité ou d’angoisse. Il existe de nombreuses craintes qui surgissent lorsque l’on envisage de cesser de fumer. Si, en réalité, elles ne sont souvent qu’une excuse, ces sentiments sont réels et doivent être pris en compte car ils sont à la fois les résultats et les symptômes d’une dépendance psychologique et physique. C’est pourquoi ils peuvent constituer un véritable obstacle à l’arrêt du tabac.

Plus de cinq millions de personnes meurent chaque année dans le monde des suites du tabac, un chiffre qui, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pourrait atteindre plus de huit millions de personnes en 2030 si la tendance actuelle se poursuit. Le tabagisme est donc la première cause de décès évitable au monde.

La principale crainte d’un fumeur lorsqu’il envisage d’arrêter de fumer est de perdre son identité. Il y a des gens qui fument très jeunes et qui ont du mal à imaginer sans cigarette à la main. De plus, les principales justifications pour ne pas le faire sont trois: la peur de prendre du poids, d’échouer dans la tentative et la peur d’être de mauvaise humeur à cause de la nervosité et de l’angoisse.

Les experts disent que la vraie crainte est de ne pas pouvoir vivre sans fumer, mais la vérité est que non seulement vous pouvez vivre sans nicotine, mais vous vivez beaucoup mieux sans elle. En plus de faire de grosses économies financières, arrêter de fumer est un excellent bénéfice pour la santé et une garantie de se rapprocher du bien-être.

Pour sensibiliser la population aux effets désastreux de sa consommation, des millions d’euros sont investis dans des campagnes publicitaires massives que l’on peut voir dans les auvents, les journaux, les publicités Internet et même dans les mêmes boîtes qui, selon la loi, portent des messages d’avertissement imprimés comme « Fumer peut tuer » ou des photos choquantes d’organes endommagés.

Cependant, l’ effet de ces messages sur la réduction de la consommation est quasi nul et il ne se passe pas un jour que l’on ne voit pas un grand nombre d’hommes et de femmes, jeunes et moins jeunes, fumer dans la rue, devant la porte des bars commerciaux, écoles, dans la voiture ou (même si interdit) dans les salles de bains de votre lieu de travail.

Faire peur pour faire arrêter de fumer ne fonctionne pas… la peur à changer de camps, les fumeurs ont le plus souvent peur d’arrêter de fumer.

Soyons clairs, il est bien normal de rencontrer des peurs au moment de prendre la décision d’arrêter de fumer, ceux d’autant que tout le monde vous répète à l’envie que d’arrêter de fumer est difficile, que les rechutes sont inévitables, que la sensation de manque est très difficile à gérer…  et vous avez déjà lu, vu ou entendu ce type de message des centaine de fois, des milliers de fois peut-être…

Oubliez les programmes qui garantissent des résultats en deux jours. Il n’y a pas de pilule magique ou de pratique magique. Certains programmes d’accompagnement à l’arrêt du tabac avec l’hypnose peuvent en revanche être un atout avec l’hypnose, la méditation, certaines TCC.

« J’accueille régulièrement des personnes pour arrêter de fumer à Bordeaux avec l’hypnose, il peut s’agir quelques fois d’une seule séance, mais c’est régulièrement un travail de fond qui doit s’engager, particulièrement pour éviter les rechutes et réguler certaines peurs relatives au sevrage tabagique. Ces peurs sont toujours à prendre en compte, qu’elles soient à propos de l’hypnose ou à propos de l’identité de la personne elle même. » – José Colleatte (voir le site)

 

Peur de prendre du poids après avoir cesser de fumer

 

S’il est vrai que les fumeurs dépensent un peu plus d’énergie que les non fumeurs, il est effectivement possible que le fait d’arrêter de fumer puisse vous faire prendre quelques kilos. A titre d’exemple, c’est 1 kilos pour un individu de 70 kilos.

Ceux qui prennent du poids de façon disproportionnée sont ceux qui gère leur arrêt du tabac dans de mauvaises conditions et qui finisse par créer ce que certains nomment un glissement de symptôme, c’est à dire que la personne répond par une surabondance de nourriture plutôt que de fumer.

C’est la raison pour laquelle, se connaitre, trouver des réponses adaptées aux besoins que couvre la cigarette est un élément important afin que le changement puisse se faire de façon écologique pour la personne. Dès lors, une très légère activité physique va lui permettre de trouver beaucoup plus facilement un équilibre.

Il faut savoir que l’activité physique (environ 30 minutes par jour) va avoir un impact positif sur son rapport aux émotions, va améliorer sa gestion du stress et sera un atout de poids dans l’arrêt du tabac.

 

J’ai peur d’être stressé

 

Les gens fument parce que lorsqu’ils se sentent anxieux et stressés , le stimulus produit par la libération d’adrénaline de la nicotine dans le corps les aide soi-disant à calmer leur anxiété, c’est-à-dire à se débarrasser de la sensation intense d’angoisse, de peur, de manque de contrôle qu’ils ressentent dans une situation qui est pour eux très stressante.

Cependant, en réalité, le tabac n’aide pas à calmer l’anxiété, bien au contraire, et comme certaines études scientifiques l’ont déjà montré, le tabagisme entraîne une augmentation de l’anxiété et ce n’est que lorsque les gens arrêtent de fumer qu’il diminue vraiment en eux. ce sentiment.

« Aussi il est évident que le meilleur axe pour arrêter de fumer, est de travailler en parallèle de tout accompagnement la gestion de votre propre stress. Si cela ne fait pas tout c’est un impératif pour la plupart des personnes que nous accompagnons. »

La substance responsable de notre dépendance aux cigarettes est la nicotine . Il s’agit d’un composé alcaloïde capable de générer une dépendance . Il atteint le cerveau dans les 10 secondes suivant son inhalation, et une fois qu’il commence à stimuler la production de dopamine . À mesure que le corps s’habitue à certaines doses, celles-ci sont de plus en plus insuffisantes, de sorte que la personne a besoin de consommer plus pour obtenir les mêmes effets.

Mais s’il est naturel de se sentir un peu énervé lorsque vous arrêtez de fumer, la chose importante à retenir est que cet effet secondaire est généralement de courte durée. « La bonne nouvelle est que le corps s’ajuste rapidement sans ses doses de nicotine dans le cerveau régulières, de sorte que les sentiments de sevrage sont temporaires et disparaissent souvent quelques jours après l’arrêt du tabac. »

 

Etudes scientifiques et peur de fumer

 

Cette étude a examiné les effets du séquençage de différents types d’appels de menace et d’efficacité antitabac sur les intentions de sevrage tabagique des fumeurs peu ou pas disposés à arrêter de fumer. (voir l’étude)

Quelle est l’efficacité de la peur du cancer du poumon en tant que facteur d’abandon du tabac?
Par John AA Nichols (voir l’étude)