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Hypnothérapie pour les phobies

Qu’est-ce que l’hypnose ?

L’hypnose peut être considérée comme «un état d’éveil de conscience (ou de conscience), dans lequel l’attention d’une personne est détachée de son environnement immédiat et est absorbée par des expériences intérieures telles que les sentiments, la cognition et l’imagination». L’induction hypnotique (le procédé par lequel la personne entre dans un état d’hypnose – la transe hypnotique) implique la concentration de l’attention et l’implication imaginative au point où ce qui est imaginé semble réel (ou presque). Par l’utilisation et l’acceptation des suggestions, l’accompagnant et l’accompagné construisent ensemble une réalité hypnotique.

Hypnose et état de transe

Les états de «  transe  » quotidiens font partie de notre expérience humaine commune, comme se perdre dans un bon livre, conduire sur un tronçon de route familier sans souvenir conscient, en prière ou en méditation, ou en entreprenant une activité monotone ou créative. Notre conscience dans ce type d’activité se décale légèrement voire complètement de notre faon de percevoir notre environnement. Une personne en train de lire peut parfois imaginer les personnages au point de pleurer avec eux, de les voir, de les sentir… au point d’oublier quelquefois depuis combien de temps elle lit, si elle a faim… dans ces états, notre concentration est principalement interne, mais on ne perd pas nécessairement toute conscience extérieure. Il suffit en effet que quelqu’un nous parle pendant que nous lisons pour lui répondre, même s’il faut parfois un peu de temps particulièrement si le livre est bon, qu’il nous hypnotise.

L’hypnose pourrait être vue comme un état méditatif auquel on peut apprendre à accéder consciemment et délibérément, dans un but de développement personnel, d’aller mieux. Les suggestions sont ensuite données verbalement ou à l’aide d’images, dirigées vers le résultat souhaité. Cela peut être pour apaiser l’anxiété en accédant au calme et à la relaxation, aider à gérer les effets secondaires des médicaments ou aider à soulager la douleur ou d’autres symptômes. Selon les suggestions données, l’hypnose est généralement une expérience relaxante, ce qui peut être très utile chez un patient tendu ou anxieux. Cependant, la principale utilité de l’état hypnotique est l’efficacité accrue de la suggestion et l’accès aux liens corps / esprit ou au traitement inconscient. L’hypnose peut non seulement être utilisée pour réduire la détresse émotionnelle, mais aussi avoir un effet direct sur l’expérience de la douleur de la personne accompagnée.

L’hypnose et l’anxiété

L’hypnose en soi n’est pas une thérapie, mais elle peut être un outil qui facilite l’administration de la thérapie de la même manière qu’une seringue délivre des médicaments. L’hypnose ne rend pas l’impossible possible, mais elle peut aider les patients à croire et à expérimenter ce qu’ils pourraient réaliser, offrant un remodelage de l’accès aux émotions et nourrissant des schémas neuro-synaptiques nouveaux.

Les états hypnotiques ont été utilisés pour la guérison depuis que l’humanité existe, mais parce que l’hypnose peut être utilisée à mauvais escient pour un soi-disant divertissement, elle a été décrite dans les médias comme quelque chose de mystérieux ou de magique, laissant entendre ou penser que le sujet en transe hypnotique est soi-disant hors du contrôle. Elle a été considérée avec méfiance. et scepticisme par de nombreux professionnels de la santé. Cependant, les progrès récents des neurosciences nous ont permis de commencer à comprendre ce qui pourrait se passer lorsque quelqu’une personne entre dans un état hypnotique, et des preuves se multiplient pour que l’utilisation de l’hypnose soit un outil utile afin aider les personnes en difficulté dans diverses conditions, en particulier l’anxiété et la douleur.

Nous savons que le simple fait de connaître quelque chose de manière cognitive ne se traduit pas nécessairement par la capacité de contrôler des émotions telles que la peur et l’anxiété. Un «modèle» simple qui peut être utilisé pour aider les patients à comprendre qu’il s’agit d’une réponse assez courante est celui du cerveau droit / gauche, qui peut également être en corrélation avec le traitement conscient / inconscient et intellectuel / émotionnel.

L’hypnose dans l’accompagnement des personnes phobiques

Si vous avez une phobie, vous réalisez probablement que votre peur est irrationnelle, mais vous ne pouvez toujours pas contrôler vos sentiments. Le simple fait de penser à l’objet ou à la situation redouté peut vous rendre anxieux. Et lorsque vous êtes réellement exposé à ce que vous craignez, la terreur est souvent automatique et écrasante. C’est ce qui caractérise une phobie : une peur intense sans rapport avec la réalité factuelle de la situation.

La recherche en neuroimagerie a démontré que les changements subjectifs en réponse aux suggestions sont associés à des changements correspondants dans les régions du cerveau liées à la fonction psychologique spécifique en question. Quand quelqu’un imagine quelque chose en hypnose (couleur, son, activité physique et douleur), des découvertes récentes en neurosciences nous montrent que des zones similaires du cerveau sont activées comme lorsque la personne vit cette expérience en réalité. C’est la grande force de l’hypnose.

Lorsque les personnes sont très anxieuses, elles opèrent à un niveau émotionnel plutôt que cognitif, et on peut engager et diriger leur imagination créatrice vers ce qui leur est utile. Les personnes anxieuses utilisent leur imagination pour créer d’éventuels scénarios catastrophiques, ce qui génère encore plus d’anxiété et donc plus d’adrénaline, qui peut alors les faire sombrer dans la panique.

Elles peuvent se sentir submergés par leurs émotions, mais si le praticien en hypnose peut attirer leur attention, diriger leur imagination pour se sentir calmes ou pour revivre une expérience ou une activité passée positive et donner des suggestions positives, alors les patients commenceront à se sentir plus calme et plus capable de faire face.

Il n’y a pas de réglementation statutaire de la formation ou de la pratique de l’hypnose en France, et de nombreuses organisations proposent des formations, qui peuvent être de qualité variable, raison pour laquelle il est nécessaire de prendre le temps de téléphoner au praticien en hypnose, de voir son site internet, de lire les commentaires qui sont rédiger à son propos, ou d’être conseillé par un proche ou un professionnel de la santé.

En France, l’ARCHE (l’Académie de Recherche et de Connaissance en Hypnose Ericksonienne) fait aujourd’hui référence dans la qualité des apprentissages proposés. Le Centre de Recherche de l’A.R.C.H.E. explore ce qui compose l’ hypnose et ce qui gravite autour : pratiques, mécanismes, applications, ramifications, … En étudiant notamment : les états (modifiés) de conscience, les suggestions et l’influence sociale, les représentations mentales et les attentes, les pratiques voisines de l’hypnotisme, le changement comportemental, …  avec une équipe interne, des universités partenaires (Ecole Normale Supérieure, P.S.L., E.S.P.C.I.), et de nombreux chercheurs invités.

La structure des causes des phobies et l’hypnose

Les traumatismes et l’hypnose

Si l’hypnose n’est pas la technique la plus connue pour accompagner les traumatismes, elle est pourtant fermement intégrée dans l’accompagnement des états dissociatifs et les méthodes intégratives. En 1995 Maggie Phillips et Claire Frederick publient « Healing the divided Self – Clinical and Ericksonian Hypnotherapy for post-traumatic and dissociative conditions ». L’hypnose intègre pleinement les travaux d’Olivier Piedfort-Marin et Luise Reddeman dans « La psychothérapie des traumatisme complexes – Une approche intégrative basée sur la théorie des états du moi et les techniques hypno-imaginatives ».

Dans le cadre de l’accompagnement des personnes ayant des phobies, ce type de techniques offre des améliorations significatives. Si des épisodes de vie difficiles voire douloureux sont à l’origine des difficultés actuelles, l’hypnose permet d’apaiser l’affect en lien avec l’objet phobique. (Note que si les personnes présentent un tableau clinique complet quand à la phobie, elle doivent se diriger vers un medecin, le praticien en hypnose pourra alors travailler en collaboration avec le psychiatre si celui-ci est d’accord).

Les apprentissages vicariants et les phobies

Certaines techniques d’hypnose permettent de désapprendre, de détacher, de délier, de détisser, et parfois de pouvoir rendre un certain nombre de difficulté à ceux qui nous les ont proposé. Dans le cas des apprentissages vicariant, ces techniques proposent généralement de bons résultats.

L’éducation, l’hypnose pour remettre du mouvement

Eduquer, c’est répéter… ceci étant dit pour certains d’entre nous, l’éducation à pu consister en une longue et interminable série de « fais attention », « ne fais pas ci », « fais ça ». A force de répétition notre cerveau aura enregistrer un lien de cause à effet, nous amenant parfois à développer une phobie. Pour d’autre encore, des répétitions moins heureuse encore, comme « tu es nul », « peux mieux faire», « tu n’as aucune chance », finissent par créer un déficit d’image, qui peut également être à l’origine de comportement phobique.

Lorsque la faible estime de soi est considérée comme un aspect du problème, des méthodes de renforcement de l’ego peuvent être utilisées. Parce que l’hypnose exploite la connexion intime entre l’ esprit et le corps , elle procure un soulagement grâce à une meilleure autorégulation et affecte également de manière bénéfique l’expérience de la maîtrise de soi.

Changer les comportements phobiques avec l’hypnose

L’hypnose peut être utilisée pour aider les patients à fixer leur attention sur l’immédiateté d’une expériences et les repositionner juste avant qu’ils ne commencent à se sentir anxieux. De cette façon, la séquence des réactions peut être étudiée par l’individu, pas à pas. Cela peut aider à identifier les situations qui provoquent de l’anxiété ainsi que le dialogue et les images internes qui évoquent des réponses problématiques.

La régression en l’âge à des périodes antérieures au développement de la phobie, lorsque le patient réussissait à faire face, fournit un état de ressource qui peut être ancré et en prendre conscience en période de stress élevé. La régression de l’âge en hypnothérapie permet d’accéder à l’identification de conflits causaux ou d’expériences passées qui dépassent la conscience. Pour autant, en fonction des parcours de vie, lorsque des événements traumatisants sont associés à des réactions phobiques, il peut être prudent de ne pas utiliser ce type de technique et de travailler plutôt dans des états futurs.

En s’imaginant soi-même dans un moment de calme face à son déclencheur de la phobie, l’émotion habituellement associée, va changer. Quand quelqu’un imagine quelque chose en hypnose les zones similaires du cerveau sont activées comme lorsque la personne vit cette expérience en réalité (voir plus haut). Une façon de faire baisser significativement l’anxiété sans risquer de réactiver une difficulté passée.

Les études scientifiques sur l’hypnose et les phobies

L’hypnose s’est avérée efficace dans la gestion de l’anxiété préopératoire et postopératoire, y compris dans les situations où le patient est en période de crise. Cela peut également s’appliquer au traitement de la phobie dentaire. Un exemple courant de la façon dont l’hypnose ou l’hypnothérapie peut être utilisée pour traiter l’anxiété est lié aux conditions médicales et aux traitements qui provoquent généralement une anxiété importante. Il s’agit notamment des procédures dentaires, des situations chirurgicales et post-chirurgicales, des ponctions lombaires et des ponctions de moelle osseuse, des maux de tête chroniques, du cancer, des brûlures, des troubles gastro-intestinaux, des nausées, des troubles respiratoires, des acouphènes et de l’obstétrique / gynécologie.

Un exemple est la réduction de l’anxiété causée par l’imagerie par résonance magnétique (IRM), une procédure de diagnostic médical qui oblige un patient à rester dans un espace clos pendant environ une heure. Cette enceinte induit des réponses paniques et claustrophobes chez jusqu’à 10% des patients subissant l’IRM. De nombreuses études diagnostiques ont échoué en raison de l’intolérance des patients, de la claustrophobie et de la panique. L’hypnose a été utilisée avec succès pour atténuer ces réactions.

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